Afiland... Qu'est-ce que c'est ?
C'est un de mes univers.... surtout professionnel, parfois personnel.
Un monde virtuel et créatif où gravitent mes montages audiovidéos, mes objets 2D et 3D, mes compositings...
la cristallisation de l'interactivité de mes cellules neuronales, de ma sensibilité, de mes émotions et de mon imagination..

vendredi 12 avril 2013

Tobiasse

Exposition Chapelle Saint Elme - Citadelle
Du 12 avril au 2 juin 2013



Chargé de projets multimédia - Musées de la Citadelle
- Numérisation et montage audiovidéo
- Installation audiovidéo

Petit résumé
 Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours vu mon père avec un crayon ou un pinceau à la main même à l’époque où il travaillait encore dans la publicité et que, sous ses doigts, prenaient forme les maquettes des plus beaux immeubles à construire de la Côte d’Azur.
Une période féérique pour l’enfant que j’étais, lorsque son atelier était envahi de papier gazon, doré, gaufré, suédine… Il y avait là tous les papiers et les crayons de couleur du monde ! C’était dans les années 50 et il dessinait déjà sur tout avec sa marotte de tout personnaliser d’une touche de fantaisie. C’est ainsi que vélos, frigos, solex, voitures, téléphones se retrouvaient systématiquement décorés de marguerites, de grands chevaux
mythologiques ou de paysages enchantés…
Un peu plus tard, ce fut la période où il se mit à ramasser et à collectionner vieux boulons et plaques d’égouts défoncées que l’on trouvait ensemble parfois dans la rue à Nice comme autant de trésors qu’il ramenait dans son atelier à la maison sous les yeux horrifiés de ma mère ! « Une belle plaque de gravure comme ça toute faite, j’allais
pas la laisser par terre ! »
 Chez mon père tout n’était que foisonnement, exultation et jubilation de peindre, de travailler… Ce bonheur de lumière, de mer et de ciel immense qu’il avait découvert sur la Côte d’Azur était à la mesure de cette tragédie occultée pendant plus de 60 ans et qui
continuait de le hanter, la Shoah, la blessure de sa vie. Sa famille venait de Lituanie et il en avait gardé des réminiscences qui se déposaient sur ses tableaux comme des lambeaux de mémoire. Il dessinait comme on écrit et il écrivait comme on dessine. Le dessin était pour lui un langage essentiel, à la base de toute son oeuvre, sa vraie signature. Pur, libre, sans artifice, épure quasi musicale, il était selon lui l’âme de sa création. « Le dessin, c’est la symphonie, autour de laquelle s’installe l’orchestre des couleurs »
C’est cette facette particulière de l’oeuvre de mon père que l’exposition TOBIASSE INTIME/ULTIME met en lumière. Ces 34 pastels rehaussés de peinture et de mine de plomb montrent la force et l’envolée du trait. Ces grands nus déclinent l’un de ses sujets de
prédilection : la femme mère–amante… Ils permettent d’entrer au coeur même de son expression majeure, d’y découvrir « la pierre précieuse », l’ultime.
On y aperçoit également l’artiste dans l’intimité de son atelier capturé par quelques photographes (André Villers, Jacques Renoir, Alain Malaval, Frédéric Altmann) qui ont jalonné sa vie d’homme et d’artiste. Ils étaient aussi ses amis…

Catherine Faust-Tobiasse